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photo parue sur elle.fr

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Il faut que je vous confie que j’adoooore Didier van Cauwelaert. Enfin, pas vraiment lui étant donné que je ne le connais pas. Mais ce qu’il écrit !

Ouvrir un livre de van Cauwelaert c’est comme se retrouver face à une pochette surprise. On ne sait jamais ce qu’on va y découvrir mais on se précipite toujours dessus avec avidité et, quoi qu’on y trouve, ça n’est jamais décevant. Ah mais pourquoi user de termes négatifs ? Non, non pas du tout ! Ce que je veux dire, c’est que l’on est toujours ravi, emporté, enchanté, étonné, satisfait ! Et les mots n’atteignent pas la cheville de mon enthousiasme. Il va sans dire que ses livres s’avalent d’une traite, parfait pour tuer le temps (encore ?! Je voulais dire pour rire, se divertir) pendant les activités extra-scolaires des enfants, dans la salle d’attente du médecin, pendant un trajet dans les transports en commun et autres situations contraignantes et chronophages (mais oui, oui ! lâchez vos téléphones connectés et prenez un livre, au pire vous aurez passé un bon moment en suivant mes recommandations).

Petite sélection (succincte, sinon on n’en sortirait pas) en vrac.

La Femme de nos vies, 2013.

Celui par lequel tout a commencé pour moi, le premier que j’aie découvert, par hasard. Il s’agit d’un récit de Shoah qui raconte peu la Shoah ; en tout cas pas celle des camps, plutôt celle des expérimentations scientifiques mais là n’est pas l’essentiel. Ce sont les relations humaines qui occupent la place centrale du roman, ensuite le dépassement de soi, le secret et la science.

Une substitution d’identité va faire d’un jeune garçon (non-juif), que rien ne destinait à rien, un génie en physique (attention même Albert Einstein est au rendez-vous). Il s’agit du retour de ce garçon rescapé, devenu homme, au chevet du lit de mort de l’impitoyable criminelle nazie qui lui a sauvé la vie. Interloquant, n’est-ce pas ? C’est à la petite-fille de la mourante qui ne cherche qu’à oublier cette grand-mère au passé indicible qu’il raconte l’histoire de sa vie et de celle de cette femme qui y est mêlée.

La Nuit dernière au xve siècle, 2008.

C’est avec celui-là que je me suis rendue à l’évidence : Cauwelaert est tout simplement génial. Déjanté, loufoque, époustouflant. Mais où va-t-il pêcher ses idées ?

Dans le Berry le sport régional est la sorcellerie. Jean-Luc Talbot, trente-cinq ans, aspire à une routine paisible. Il est contrôleur des impôts, vit une histoire sans rebonds, sans rêves, avec Corinne, infirmière, et habite avec elle et le fils de cette dernière. Tout cela jusqu’au jour où il doit se rendre dans un château médiéval abritant l’équipe de l’usine GreenWar qui propose des solutions écologiques aux agriculteurs.

Jusqu’où le contribuable est-il capable d’aller pour éviter les pénalités d’un redressement fiscal ? Jusqu’à saboter la voiture et la ligne téléphonique du contrôleur un soir de tempête pour le forcer à passer la nuit au château ? Jusqu’à monter des scènes moyenâgeuses dans un château hanté et à feindre des séances de spiritisme dont on perd le contrôle ?

Où s’arrête le rêve ? Où commence le délire ? Où est le vrai ? Et où la manipulation ? Existe-t-il une ou des vies antérieures ? Peuvent-elles nous rattraper et interférer avec notre vie actuelle ? Peut-on réparer les erreurs d’une vie précédente pour améliorer la présente ?

Autant de questions que Jean-Luc et Corinne devront affronter après la nuit d’amour passée avec Isabeau venue tout droit du XVème siècle rendre visite au contrôleur des impôts pris au piège dans le château qu’elle habitait avec son époux.

Un roman haut en couleur tout comme les personnages qui évoluent au cours de ses pages.

Les Témoins de la mariée, 2010.

Quatre copains : une galeriste, un maître d’hôtel, un défenseur de la cause tibétaine et un inventeur. Et Marc. Photographe, riche, adulé, séducteur insatiable. Il veille à la cohésion du groupe, il permet aux autres de gagner leur vie, il veille sur eux. Ils savent qu’ils n’ont rien à craindre, qu’il sera là pour eux. Et puis tout d’un coup, sans que personne ne s’y attende, il annonce que sa fiancée va arriver de Chine pour leur mariage. Évidemment ses quatre amis sont désignés comme ses futurs témoins de mariage. Seulement, la veille de l’atterrissage de la très jeune Yun-Xiang, Marc se tue dans un accident de voiture.

Les quatre amis tergiversent, ils ne savent pas comment transmettre l’information et ils décident de repousser le moment de l’annonce. Ils vont s’occuper de la fiancée chinoise comme l’aurait fait Marc lui-même, la balader, lui faire faire des emplettes. Chacun des amis à son tour prendra la parole pour nous faire part de ses sentiments, de ses interrogations, de ses doutes. Qui est finalement cette fiancée, que sait-elle, que cherche-t-elle ? Marc avait-il donc tout prévu ? S’agit-il d’une mise en scène ? Qui manipule qui et pourquoi ?

La Maison des lumières, 2009.

Avez-vous déjà rêvé d’entrer dans la maison de Magritte en plongeant dans l’un de ses tableaux ? C’est ce que va faire Jérémie Rex en voyage à Venise, seul, abandonné par la femme de sa vie Candice qui veut mettre un terme à leur relation. Est-ce un évanouissement ou une expérience de mort imminente ou une hallucination qui lui a permis de quitter la réalité pour vivre une autre vie, meilleure, dans laquelle lui et Candice s’aiment, à l’intérieur de cette maison ? Jérémie va tout mettre en œuvre pour réitérer l’expérience, pour échapper à ce monde qui n’a plus rien à lui offrir et se réfugier dans celui du tableau nommé « L'Empire des lumières ». De rencontre farfelue en essai saugrenu, du paranormal au concret, Jérémie va acquérir les outils qui lui permettront de reprendre le contrôle de sa vie réelle.

Le Père adopté, 2007.

Ce livre est comme une lettre de van Cauwelaert à son père mort et pourtant tellement présent. L’auteur nous fait des révélations sur lui, sa famille, sa vie. Il nous parle de son enfance, de ses rapports avec les membres de sa famille, de ses liens avec son père, de son père. Il nous explique quand, comment et pourquoi il a décidé d’écrire, et pourquoi il écrit ce qu’il écrit. Tout pour comprendre Didier van Cauwelaert. Le lecteur a le droit à une grande confession allant des petites histoires des aïeux aux petits ou grands mensonges de l’école maternelle, en passant par les histoires inventées et l’inspection des sentiments. On assiste à la saga familiale, on rencontre les amis en orbite autour d’un père extraordinaire, les personnages qui ont aidé l’auteur à se construire.

Ce livre est une promesse faite par l’auteur à son père admiré, celle de le raconter, de raconter sa vie. Un cahier de notes laissées par le père, recensant des anecdotes mais n’étant jamais devenu un livre publiable, viendra compléter les souvenirs personnels de l’auteur. Un livre très réussi.

Jules, 2015.

Tout frais sorti de presse. J’ai aimé. Évidemment. Sinon je n’en parlerais pas. Toutefois mon plaisir a été quelque peu gâché. J’ai été moins impressionnée, moins enchantée parce que je savais trop à quoi m’attendre. Longtemps avant d’avoir le livre entre les mains, j’en avais déjà lu des extraits, j’avais déjà vu des commentaires. Je n’ai pas eu le plaisir de la découverte.

Aéroport d’Orly. Zibal, inventeur surqualifié et spolié de ses droits par une ex-femme ayant exploité ses dons pour s’enrichir intervient pour que Jules, chien-guide d’aveugle, puisse monter en cabine avec sa maîtresse, la belle Alice, sous le charme de laquelle il est tombé quelques minutes auparavant alors qu’elle lui achetait des macarons, puisque son emploi maintenant c’est… vendeur pour La Durée.

Reconnaissante Alice lui donne « sa » carte de visite puis disparaît. Mais elle s’est trompée et a laissé la carte d’un autre. Zibal va guetter son retour sans répit. Mais voilà, le voyage d’Alice était dédié à une opération des yeux. Opération réussie : Alice voit. Et Jules ? Jules se sent trahi et inutile. Son médecin va lui trouver un nouvel aveugle à guider mais Jules ne s’adapte pas et décide de prendre son destin en main. Il va retrouver Zibal son sauveur d’un jour, détruire sa vie, lui faire perdre son logement, son travail jusqu’à ce qu’il ne lui reste plus qu’à l’assister, lui Jules le tireur de ficelles de ce récit, dans ses recherches d’Alice. Démolir pour mieux reconstruire. Comment ? Cela vous devrez le découvrir par vous-mêmes. Vous ne voudriez tout de même pas être déçus vous aussi d’en savoir trop.

Bonne lecture ! Vous m’en donnerez des nouvelles.

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