Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Livre -- Zeruya Shalev, Douleur

Je ne suis pas directrice d’école, je ne vis pas à Jérusalem, je n’ai jamais été victime d’un attentat ni sujette à un premier amour fusionnel, je n’ai pas d’ados presque adultes à la maison et pas de fille du tout, ni de mari accro aux parties d’échecs sur internet. À première vue, je n’ai rien à voir avec Iris, ni au deuxième abord d’ailleurs. Si ce n’est que, comme elle, je suis femme et israélienne. Et que tout ce qu’elle vit je pourrais a priori  l’avoir vécu ou le vivre aussi. Mais la proximité s’arrête là.

Pourtant, toutes les parcelles de mon corps et de mon âme ont frémi au rythme du récit de Zeruya Shalev ; j’ai ressenti le personnage, ses douleurs, ses inquiétudes, ses émois, ses hésitations et tout le reste. Je me suis fondue, le temps de la lecture, en l’héroïne. Mais comme elle n’est pas du tout moi, et que je ne suis pas du tout elle, en refermant le livre, je m’en suis détachée sans mal et presque sans garder d’empreinte de ce voyage commun. Je me suis sentie pour un temps personnage de mots tout en gardant ma conscience de lectrice. Et les mots sont magiques, enivrants, comme une grande vague qui nous emporte au cours de l’histoire puis nous dépose, sereins, sur la berge.

À noter également que le travail de traduction est précis mais fluide, élégant, artistique !

Merci à Sarah Fainberg de me l'avoir prêté en français.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :